Newsletter septembre 2016 - La chapelle royale de Versailles

Date de publication
06 octobre 2020
Paragraphes

La question de la dépose des groupes sculptés en plomb

Dominant l’ensemble du domaine du château de Versailles, les groupes sculptés monumentaux en plomb jouent les équilibristes sur le faîtage de la chapelle royale. Dans le cadre de futurs travaux de restauration, un état des lieux de ces groupes sculptés s’est révélé nécessaire. Nos investigations depuis nacelle ont permis d’identifier différentes altérations de surface, comme étant le résultat de la formation de différents produits de corrosion du plomb : les coulures blanches sont une forme d’oxydation « classique » du plomb en milieu urbain, correspondant à la formation d’un film passivant, alors que les coulures brunes résultent d’un processus d’oxydation récent, encore peu connu, à tendance évolutive, à base de sulfate. Nos essais de traitement ont alors pu montrer que ces formations d’oxydation sont superficielles et peuvent être éliminées par micro-abrasion.

Ensuite, un état sanitaire des armatures métalliques internes a été nécessaire puisque celles-ci maintiennent l’assemblage des différents éléments constituant la peau de la sculpture ; cette peau présente d’ailleurs des déchirures et des fissures. Depuis les combles, nous avons identifié le raccordement du mât central à la charpente dont l’assemblage semble en bon état; l’état intérieur des groupes sculptés n’était cependant pas visible ou accessible par cette voie. Nous avons donc entrepris une inspection de l’intérieur, par caméra endoscopique, à travers une fine ouverture dans la peau en plomb. Ces investigations, réalisées en collaboration étroite avec Aurélia Azéma du LRMH, ont mis en évidence une corrosion généralisée des armatures métalliques en fer de la structure interne, pouvant nécessiter ainsi une dépose des œuvres à moyen terme.

MOA = Etablissement Public du Château de Versailles ; MOE = Frédéric Didier ACMH