Newsletters Novembre 2015 - La Chapelle Royale de Versailles
La Chapelle Royale de Versailles
Diagnostic de pathologies : les bas-reliefs Nord, incompatibilité de pierre ?
Au regard des désordres affectant la pierre ancienne des bas-reliefs Nord, juste sous la pierre de Courson mise en œuvre lors de la campagne de restauration de Questel en 1870, il y avait tout lieu de supposer à une incompatibilité entre les deux pierres. L’une plus dure entraînant l’altération de la plus tendre.
Or, contrairement à ce que l’on pensait initialement, les analyses pétro physiques ont montré que la pierre de restauration est plus tendre que la pierre d’origine. Toutefois, on note que pour une porosité quasi équivalente, la pierre de restauration est bien plus capillaire que la pierre d’origine ; son réseau capillaire permet plus de transferts.
En parallèle de ces analyses, des dosages de teneurs en sels ont révélé une forte pollution sulfatée de la pierre ancienne corrélée à la présence de ragréages et joints au plâtre.
C’est donc le transfert d’eau depuis cette pierre de restauration qui a accentué la contamination et l’expression des faciès de pathologies liées à la présence de sels.
Mais quid de la restauration ? Aujourd’hui, l’incompatibilité mécanique des pierres n’est pas démontrée et les propriétés physiques ne permettent pas d’incriminer la pierre de restauration comme l’origine des pathologies même si elle les a favorisées. L’enjeu de la restauration se concentre donc sur l’élimination de toutes les sources de sels, le traitement des pierres en allègement de sels et l’intégration durable de pierre neuve.
MOA = EP Versailles ; MOE = Frédéric Didier ACMH